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Drapeau – Paraneña
Paraneña

la région orientale du Paraguay, drainée par les affluents du grand fleuve Paraná, offre un paysage de campagne verdoyante, piquée de flamboyants lapachos et ponctuée de fabriques de mate, de fermes opulentes et de joyaux coloniaux – autant d'indices d'une implantation ancienne et fructueuse, quoique inégalitaire...

Pays : ParaguayParaguay

Population : 6279100 hab. – Superficie : 159827 km²

Capitale (population) : non définie (0 hab.)

Climat : subtropical humide (hivers cléments, étés moites)

Quelques précisions

Le Paraguay, ce sont deux pays en un, de part et d'autre du fleuve éponyme : à l'est, la Paraneña – à l'ouest, le Chaco. Ces deux régions historiques, culturelles et climatiques que tout oppose n'ont cependant pas de statut administratif ou politique, et donc ni capitale propre, ni drapeau.
C'est aussi un pays qui souffre d'une certaine schizophrénie géopolitique, comme l'expose le très intéressant essai d'Eric Courthès, L'insule paraguayenne (Ed. Le Manuscrit, 2006). L'ouvrage traite de l'enclavement atavique du Paraguay d'un point de vue anthropologique, linguistique, historique et littéraire (ce dernier point, à travers l'œuvre mythique de Augusto Roa Bastos : Yo, el Supremo, qui anticipe à elle seule les principales conclusions de l'essai de Courthès).
Le néologisme “insule” est fondé sur l'acception latine du terme insula signifiant « place forte entourée par des remparts et des fossés remplis d'eau, qui l'isolent du monde extérieur » – une formule qui s'applique à merveille au Paraguay, qui est encerclé par un rempart de fleuves (Paraná, Paraguay, Apá, Pilcomayo), de montagnes (Amambay, Mbaracayú) et de sables (Chaco), et dont l'histoire a très souvent été celle d'un repli sur soi (notamment sous la dictature de Francia, au XIXème siècle).
De nos jours, le Paraguay, tout comme son ancien rival de la Guerre du Chaco la Bolivie, recherche le désenclavement à tout prix. Ne pouvant revendiquer aucun accès historique aux océans, il mise sur l'axe fluvial Paraguay-Paraná, ainsi que sur la construction de corredores bioceánicos, infrastructures routières reliant les deux océans via la Bolivie, le Chili et le Brésil – d'où notamment les travaux entrepris sur la mythique Transchaco.

Ce que nous avons visité

H2O

Barrage de Yacyreta : est-ce pour complaire à notre satellite naturel que l'on bâtit ce barrage sur le Paraná, inondant la “jasy retã”, ou “terre de la Lune” en Guarani, afin que celle-ci puisse se mirer tout à loisir dans le reflet cuivré que lui renvoie la vaste retenue ? Un petit caprice que ne goûtent guère les riverains qu'il fallut déloger...

Barrage d'Itaipu : “la pierre qui chante”, selon l'étymologie guaranie du vocable itaipu, s'est muée en “turbines qui mugissent” depuis que le puissant Paraná a été entubé vif dans ces cataractes de béton armé. Un petit miracle de diplomatie côté paraguayen – un prodige d'endettement national pour le Brésil.

Temples

Missions jésuites de Trinidad & Jesús : pendant paraguayen des fondations jésuites des Misiones argentines, ces deux ensembles monumentaux témoignent du fructueux syncrétisme des cultures baroque et guaranie qu'ont su opérer les soldats de la Contre-Réforme.

Yaguarón : antérieure aux majestueux complexes jésuitiques, l'empreinte architecturale des Franciscains dans ces mêmes confins guaranis pourrait sembler, de l'extérieur, à peine moins rustique qu'une grosse grange – et cependant, quel enchantement n'est-il pas réservé au visiteur qui s'aventure sous la canopée en fleurs qui lui tient lieu de voute...

Musées

Panthéon National des Héros : réplique subtropicale (et miniature) des Invalides parisiennes, ce temple des gloires paraguayennes abrite les sarcophages de quelques va-t-en-guerre de la peu fortunée histoire nationale, qui veillent sournoisement sur le dernier sommeil du Soldat Inconnu, voir si des fois il ne voudrait pas repartir pour un tour...

Pasos

Marco de las Tres Fronteras : entre Paraguay, Argentine et Brésil, ce serait la frontière la plus dangereuse du Cône Sud, dixit les services secrets nord-américains, puisque s'y développerait une nébuleuse djihadiste transfrontalière... En attendant d'être bombardée par l'US Air Force, c'est un joli point de vue sur le Paraná.

Villes

Asunción : la « Mère des Cités et Berceau de la Liberté en Amérique » s'est un peu assoupie sur ses lauriers, et accuse un net retard sur sa progéniture du bassin du Río de la Plata. Un charme désuet règne dans ses rues fleuries, et l'on badaude avec plaisir entre ses édifices un rien clinquants, à la poursuite d'un vendeur de chipa.

Géographie et thématiques culturelles

H2O

Río Paraná : le cours puissant de ce mastodonte drague les rives polychromes du Litoral argentin : la pourpre des Missions, les ocres de Mésopotamie, nénuphars et feuillages du Delta, un soupçon de pollution, et toute cette peinturlure épaisse s'en va badigeonner un estuaire que, curieusement, on s'entête à croire argenté.

Río Paraguay : cet affluent majeur du Paraná baptise un État paranoïaque qui n'en put jamais contrôler ni la source ni le débouché maritime, et subit son cours tel un rideau de fer scindant le pays en deux régions que tout – écosystèmes, cultures, développement – oppose dédaigneusement. Un fleuve qui, partant, gagne à être franchi plutôt qu'emprunté.

Écosystèmes

Selva paranense : ...du moins ce qu'il en reste, car cette portion de forêt subtropicale peut pleurer sa virginité, phagocytée qu'elle est par la sylviculture et les plants de thé ou maté friands de ses sols latéritiques. Maître Toucan sur un petiribí perché peut se gausser d'un Maître Yaguareté moins alléché par l'odeur qu'acculé par les planteurs.

Chaco Húmedo : cette marge plus humide du terrible Chaco est agrémentée de véritables oasis de vie (sinon de fraîcheur). Bosquets de quebrachos ou palmeraies de carandais ombragent une ribambelle de lagunes où s'abreuve quelque gracieux guazuncho, sous l'œil attendri de caïmans faméliques...

Zoologie

Guazuncho (Daguet gris) : voici la doublure de Bambi pour les scènes tournées en zone torride – notamment Crocodile Bambi et le mythique corps-à-corps avec les yacares (plusieurs doublures y ont laissé des poils). A la ville, ce gracieux cervidé est plutôt farouche, et ne se départit jamais du précieux anonymat d'une paire de lunettes fumées...

Botanique

Lapachos (tajy) : si les arbres poussaient des cris, assurément ceux du genre Handroanthus seraient assourdissants – agglutinées en grappes dodues, leurs fleurs sont de véritables brass-bands de trompettes aux couleurs éclatantes, qui au printemps émaillent la selva d'éclats dorés et parent les villes du bassin rioplatense de milliers de pompons roses.

Gastronomie

Chipa : si cette miche de pain, à base de farine de manioc ou de maïs, fourrée au fromage et/ou aux lardons, s'achète aisément à proximité de Retiro ou Once, ou aux sorties des bouches de métro, à Buenos Aires, c'est que l'immigration paraguayenne y est florissante... et peu lucrative. Mais la chipa est (évidemment) meilleure à Asunción !

Héritages

Mate : si le bon maniement de l'asador valide généralement le passage à l'âge adulte, alors l'acte de cebar un buen mate est indéniablement l'épreuve initiatique pour atteindre l'âge de raison, tant cette aliénante décoction symbolise une certaine sagesse argentine, indolente, fraternelle et sereine (sinon optimiste). A méditer con o sin palo.

Industrie

Yerba mate : la consommation de yerba est répandue dans tout le bassin du Río de la Plata, depuis le torride Chaco jusqu'aux plages brésiliennes, et même en Patagonie, mais sa production et son industrialisation en revanche se cantonnent autour des antiques missions jésuites du Noreste. Enquête chez les Guaraníes...

Parcours

Panamericana : de raccordements en prolongements, on ne sait plus très bien au final quel est le tracé officiel de cet axe composite qui irrigue toutes les Amériques – mais ce qui est sûr, c'est qu'après une grandiose traversée des Andes l'Argentine en constitue le laborieux épilogue, tandis que la Terre de Feu s'offre légitimement comme bouquet final.

Dévotions

San La Muerte : avec son look caricatural, tout droit sorti d'un pathétique film d'épouvante, cette Grande Faucheuse des bas-côtés incite davantage à la rigolade qu'à la dévotion. Pourtant, il serait fâcheux de s'y méprendre – car ce Santito-ci n'a rien d'un saint, et il vous fera passer l'envie de ricaner d'un coup de mauvais sort !

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