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Quelques précisions
Avant de devenir l'attraction touristique qu'il est aujourd'hui, le
Salta-Antofagasta (reliant les villes de
Salta, Argentine, et
Antofagasta, Chili) fut l'une des plus exaltantes épopées de l’ingénierie ferroviaire. Le projet fut conçu à la fin du XIX
ème siècle, lorsque le boom des minerais chiliens faisait miroiter de fabuleuses opportunités aux autorités argentines. En effet, il fallait acheminer le cuivre et le nitrate (principalement) depuis le nord chilien jusqu'en Europe, en contournant le continent américain – le Canal de Panamá n'existait pas encore. Aussi, l'idée d'une ligne de chemin de fer franchissant les Andes et traversant l'Argentine jusqu'au port atlantique de Buenos Aires était particulièrement alléchante.
Une série d'études sont entreprises, dès 1889, mais le projet n'est officiellement lancé qu'en 1916, par le président Yrigoyen. Après de vifs débats (causés par de non moins vifs conflits d'intérêts), la réalisation est confiée à un ingénieur nord-américain, Richard Maury, et les capitaux sont avancés par l'État argentin – toute participation des Britanniques (acteurs traditionnels du développement ferroviaire dans la pampa) est désormais exclue.
Les travaux du
Ferrocarril Huaytiquina (du nom du col andin qu'il est prévu de franchir dans le projet initial) débutent en 1921, puis sont interrompus avec la chute d'Yrigoyen en 1930. Ils reprennent en 1936, progressent péniblement, les plans sont modifiés (on abandonne le col de Huaytiquina au profit de celui de Socompa) ; enfin, à partir de 1946,
Perón leur donne une impulsion décisive : en 1948 la voie arrive enfin au Paso de Socompa, où la connexion s'effectue avec le réseau chilien. Le
Ramal C-14 est officiellement inauguré.
Entre-temps, le boom minier chilien s'est essoufflé et le Canal de Panamá a été percé. Dès sa naissance, le Salta-Antofagasta s'avère un échec économique fracassant. Cela n'empêche pas quelques convois commerciaux d'y transiter, ni des trains de voyageurs de l'emprunter. Mais pour rentabiliser la ligne, on cherche de nouveaux débouchés. Le tourisme en est un.
Aussi, dès 1971, naît l'idée d'un train panoramique qui permettrait aux touristes de visiter la Puna avec le maximum de confort. Le projet prend forme sous la tutelle de l'État. Le nom mirifique de Tren a las Nubes (“Train des Nuages” – terme inventé dès le début des années 60) est adopté. Les sorties se succéderont, à un rythme plus ou moins régulier, jusqu'à nos jours, en dépit des aléas de la privatisation (1991) et de la crise économique (2001).
Comment y aller ?
Le départ s'effectue en gare de
Salta, à 1187m d'altitude. Puis, la voie s’immisce dans la Quebrada del Toro, empruntant de nombreux viaducs, et franchit la
Cordillère Orientale à l'Abra Muñano (4008m). Ensuite, elle atteint San Antonio de los Cobres (sa seule halte intermédiaire, à 3774m) et pousse jusqu'au Viaduc de la Poudrière (
Viaducto de la Polvorilla, à 4220m). Ici s'arrête le tronçon touristique, après avoir parcouru 217 kilomètres, emprunté 29 ponts, 21 tunnels, 13 viaducs, 2 “tire-bouchons” et 2 “zigzags” (ces deux dernières catégories permettant de franchir d'un coup des dénivelés redoutables). A la vitesse maximale de 35km/h, il faut compter pas moins de 17 heures pour effectuer l'aller-retour !
Au-delà de San Antonio de los Cobres, la voie continue, sans le Train des Nuages. Seuls quelques convois de marchandises s'y risquent de temps à autres (raison pour laquelle il faut se méfier à chaque passage à niveau – non sécurisé). Mais il est prévu, dans le cadre du projet d'intégration bi-océnique “Axe du Capricorne”, de moderniser et optimiser la voie, à l'horizon deux mille... combien ?
Quoi qu'il en soit, après le Viaduc de la Poudrière, la voie ferrée effectue une ascension aussi brutale que spectaculaire jusqu'à l'Abra Chorrillos (4500m –point culminant de tout le parcours), puis rejoint
Pocitos, traverse l'infernal
Valle de los Sueños, franchit l'Abra Navarro et les Cumbres del Macón, atteint
Tolar Grande, coupe au travers du
Salar de Arizaro puis finalement grimpe jusqu'au Paso de Socompa, à la frontière chilienne, avant de redescendre de l'autre côté sur
Antofagasta. Côté argentin, les RP 27 puis 163 permettent de suivre la voie ferrée tout du long par la route, de plus ou moins près. A noter : dans les derniers kilomètres avant le Paso de Socompa, on peut voir (depuis la route) les restes d'un convoi qui a déraillé et dégringolé dans le précipice...
Contacts, horaires, informations diverses
Le Train des Nuages fonctionne d'avril à novembre. Le départ s'effectue à Salta Capital, à 7:05, et rentre aux environs de minuit. Service de restauration à bord. Nous donnons ici à titre indicatif le prix fort pour un étranger adulte (en 2011 – susceptible de fluctuer) : 118€. Pour plus de renseignements (tous les tarifs, tous les horaires, toutes les étapes – et même le menu du restaurant) et pour réserver, reportez-vous au site officiel :
www.trenalasnubes.com.ar.
Dernière minute : après une laborieuse prospection, il semblerait qu'il soit encore possible d'emprunter la ligne sur toute sa longueur (un aller-retour Salta-Socompa de 3 jours) en montant à bord d'un des rares trains miniers qui effectuent le trajet. Nous n'avons pas pu vérifier l'information, mais pour les hispanophones que ça intéresse, consultez
ce message sur le forum Viajeros.com.
Une autre source (
ici) affirme qu'un convoi part tous les mercredis de la gare de Salta...
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