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Drapeau – Falklands (Malouines)
Falklands (Malouines)

l'archipel de la discorde entre Buenos Aires et Londres mérite davantage qu'un intérêt historique ; certes, les vestiges de la Guerre des Malouines y sont nombreux, et le traumatisme bien vivace parmi les Kelpers. Mais cette myriade d'îles battue par les Cinquantièmes Hurlants vaut surtout pour son incroyable faune marine.

Pays : British Overseas TerritoriesBritish Overseas Territories

Population : 2900 hab. – Superficie : 12200 km²

Capitale (population) : Stanley (2100 hab.)

Climat : l'été est préférable pour éviter les rigueurs du climat océanique sub-arctique.

Quelques précisions

La mention du toponyme “Falklands” sur un site consacré à l'Argentine pourra surprendre les partisans d'une certaine vision de l'Histoire... Cependant, nous avons déjà longuement développé cette dernière sur notre fiche Malvinas, et nous nous attacherons donc ici à aborder un tout autre angle d'approche, celui des insulaires et de la Nature. Nous nous autoriserons de temps à autres l'usage du terme français Malouines, historiquement le plus ancien, sans que cela ne trahisse aucun irrédentisme particulier.
Toponymie et étymologie
Une petite question d'orthographe pour commencer : y a-t-il un “s” à Falkland(s) ? Pas si l'on considère le nom officiel de l'archipel, “the Falkland Islands”, les Îles Falkland, du nom d'un Trésorier de la Marine britannique, l'écossais Anthony Cary, Fifth Viscount of Falkland, qui finança une expédition aux îles au cours du XVIIème siècle. Mais lorsqu'on évoque l'archipel en abrégé, on peut alors parler des “Falklands”. Ses habitants se reconnaissent officiellement comme Falklanders, mais ne dédaignent pas le terme de Kelpers (“collecteurs de varech”, une algue abondante sur le littoral malouin) qui leur a jadis été affublé.
La population des Falklands
N'est pas Falklander (ou Kelper) qui veut ! Le gentilé est réservé aux descendants des premiers colons (majoritairement débarqués au XIXème siècle), ou aux ressortissants des Îles Britanniques fraîchement installés mais ayant épousé des Falklanders de souche ancienne. Notez que les “premiers colons” n'étaient pas forcément tous britanniques : on dénombre plusieurs Scandinaves ou Allemands, entre autres populations européennes, et même quelques gauchos vaguement argentins, qui ont tous en commun d'avoir prêté serment à la Couronne Britannique à partir des années 1840. En revanche, les immigrés récents n'ont pas le statut de résidents permanents et encore moins le droit de se prétendre Falklanders – une restriction très jalousée par les Kelpers.
Qui sont ces immigrés récents, et quel est donc leur statut ? Il y a trois courants principaux d'immigration : depuis le Chili, depuis l'île de Sainte-Hélène et, plus récemment, depuis les Philippines. Tous sont des travailleurs temporaires, recrutés dans les emplois de service et la main-d’œuvre ; les Chiliens sont généralement des saisonniers qui regagnent le Chili en hiver, tandis que les Saint-Helenians et les Philippins (presque exclusivement des Philippines) restent plus longtemps.
Le cas des Saint-Helenians est particulièrement intéressant : l'île de Sainte-Hélène, ultime demeure de Napoléon, est située à quelque 6000km au nord-est des Falklands. Elle est minuscule et surpeuplée, aussi ses ressortissants, population largement métisse d'origine afro-indo-malaise, émigrent-ils en masse. Mais, bien que citoyens aux-aussi d'un Territoire Britannique d'Outremer, ils nécessitent un permis de travail pour venir aux Malouines – et les Kelpers ont une tendance bien ancrée à les considérer avec un rien de dédain...
On l'aura compris, le Kelper est jaloux de son statut, de son territoire, de son identité. Et de son autonomie.
Situation politique de l'archipel
On ne reviendra pas sur le long contentieux historique qui oppose les Falklands (et leur métropole britannique) à l'Argentine (contentieux développé sur la fiche Malvinas déjà mentionnée). Pour les Falklanders, il n'y a pas l'ombre d'un doute : l'Argentine a des prétentions territoriales absurdes et illégales, c'est un voisin fautif et honni – sinon véritablement dangereux : l'état de délabrement des forces militaires argentines, plus sûrement que les déclarations pacifiques, constituent une certaine garantie de sécurité pour l'archipel. Le danger en revanche viendrait plutôt de... Londres.
En effet, avant le déclenchement de la Guerre des Malouines en 1982, les gouvernements anglais et argentin avaient amorcé des négociations, et évalué les conditions d'un partage éventuel de souveraineté. Il avait fallu que les Falklanders manifestent en nombre contre leur propre gouvernement métropolitain pour que leur autonomie et leur statut de Territoire Britannique ne soient pas remis en question. Après la guerre, l'heure n'était évidemment plus aux accords bilatéraux ; et en 2013, un référendum, organisé par le Prime Minister David Cameron comme un pied de nez à Cristina Kirchner, a consacré à plus de 99% l'attachement des Falklanders à la Grande-Bretagne.
Mais depuis 2016 les nouvelles négociations entamées par le gouvernement de Mauricio Macri font craindre aux Kelpers un arrangement funeste ; ils savent bien que l'entretien de la base militaire de Mount Pleasant, à l'ouest de Stanley, bien que stratégiquement essentiel à la domination anglaise dans les mers australes, est un poids considérable pour le budget métropolitain, surtout à l'heure du Brexit... Les accords universitaires et économiques que M. Macri fait miroiter aux yeux de Londres auront-ils raison de la haine viscérale des Falklanders à l'encontre de l'Argentine ? Les insulaires ne veulent pas entendre parler de ce qu'ils considèrent comme une entourloupe, et font pression sur Londres pour rejeter tout rapprochement...
Visiter les Falklands
Pour optimiser son séjour, mieux vaut tenir compte de deux paramètres importants. D'abord, la météo : autant préciser d'emblée que l'hiver y est très vigoureux (et l'ensoleillement bref) ; l'été, en revanche, est la période la plus adéquate, de décembre à mars (long ensoleillement) ; les températures toutefois ne dépasseront que rarement les 12 degrés en journée – et bien moins à l'aurore ou au crépuscule, moments privilégiés d'observation des oiseaux...
Ensuite, justement, la faune : l'un des intérêts (sinon le principal) des Malouines concerne l'observation des oiseaux (albatros, pétrels, manchots divers, etc.) et des mammifères marins (lions et éléphants de mer) – ces animaux abordent aux îles à des périodes précises de l'année, et leurs activités varient au fil des mois : nidification, ponte, naissances, chasse... Il est donc important de tenir compte de ces multiples calendriers – nous les développons sur la fiche de chacun des animaux concernés (voir icônes ci-dessous).
Ceci étant dit, la période optimale pour visiter les Falklands est certainement décembre-février.
Une fois sur place, que visiter et comment ? On peut se cantonner aux alentours de Stanley, la capitale : la grande île d'East Falkland où elle se trouve offre déjà plusieurs spots intéressants, que l'on atteindra par la route (location de véhicule possible à Stanley ; taxis 4x4 ; service de transfert vers les différents cottages touristiques). Cependant, il serait dommage de ne pas visiter une ou plusieurs des autres innombrables îles de l'archipel, qui en compte plus de 700 ! Pour ce faire, vous devrez recourir aux services de FIGAS (la Falkland Islands Government Air Service), compagnie de transport aérien dont les petits Britten-Norman Islander effectuent des vols de cabotage d'îlot en îlot – les horaires sont sujet à caution, les tarifs subventionnés mais tout de même élevés. Plus d'infos sur notre fiche Cabotage aux Malouines.
Pour ce qui est du logement, ainsi que des sites privilégiés d'observation des animaux, reportez-vous à chacune des fiches de la rubrique “Ce qui se visite” ci-après ; nous y développons nos propres expériences.

Ce que nous avons visité

Parcours

Cabotage aux Falklands : l'archipel des Malouines est morcelé en quelque 700 îles ; seules les deux principales sont innervées par un réseau de routes et de pistes, au départ de la base militaire, de Stanley ou de Port Howard. Pour le reste, il est impératif de recourir aux services aériens de la FIGAS, dont les Norman-Britten Islanders desservent maints îlots lilliputiens.

Réserves

Pebble Island : l'île septentrionale des Galets (Pebble) s'ouvre sur l'immensité de l'Océan Atlantique. La faune y est abondante, et la cohabitation est parfois difficile sur les caps les plus prisés : un gorfou passe-t-il en sautillant gauchement parmi les nids des cormorans ? Aussitôt une armée de becs aiguisés menace de le tailler en pièce !

Bleaker Island : le toponyme n'est pas très accueillant... Et de fait, les abords du cottage paraissent plus mornes (bleaker) que la moyenne. Cependant, le littoral austral offre de magnifiques falaises étagées sur l'océan, où les gorfous sauteurs s'en donnent à cœur joie, à proximité d'une stupéfiante colonie de cormorans impériaux.

Cap Bougainville : place ! Place ! Le bec débordant d'une abondante touffe de tussack qui lui obstrue partiellement la vue, un cormoran impérial manque de vous emplafonner avant d'aller atterrir en urgence au milieu de sa colonie. D'autres compères donnent la béquée aux mères et aux oisillons, tout en houspillant les gorfous en maraude...

Volunteer Point : dans l'aube froide et bleue, un étrange concert s'élève sur la grève, assourdissant : sur une basse continue de braiments plaintifs, des langues de belle-mère stridulent fortissimo, ponctuées par les glissandi d’innombrables fermetures-Éclair plaintives... C'est le chœur incongru des manchots.

Villes

Stanley : la capitale des Falklands est un véritable morceau d'Angleterre greffé avec succès dans les confins de l'Atlantique Sud. Union Jack claquant au vent, cabines téléphoniques rouge vif, fish and chips à toutes les tables, parterres plantureux de lupins : tout y rappelle l'attachement indéfectible des insulaires au Royaume-Uni. Y compris le temps maussade.

Géographie et thématiques culturelles

Zoologie

Otaries (lions, loups et ours de mer) : leur pelage et leur truffe humide inciteraient volontiers aux caresses, mais restons prudents : lorsque, ébrouant sa crinière, le mâle sort de ses gonds pour engueuler sa gueuse, mieux vaut rester à distances! Ces bêtes-là ont des crocs suffisamment affûtés pour scalper un manchot ou gober un bras.

Phoques (éléphants de mer) : un épisode de “Babar à la plage” ne serait pas moins touchant que ces Scènes de la Vie d'un Phoque, dont les heures s'écoulent au rythme effréné d'une succession de siestes, petits sommes, repos, farniente en flux tendu – à peine interrompue par une partie de pêche ou l'attaque sanguinaire de quelques vilaines orques.

Héritages

Malouines : « ¡PROHIBIDO OLVIDARLAS! » – immanquablement proclamée à l'entrée et à la sortie de la moindre ville, sur les monuments aux Morts ou encore sur les pin's, cette devise rythme l'actualité politique et diplomatique depuis des décennies. Et les Malouins, dans tout ça ?

Ornithologie

Manchot de Magellan : « tenue de soirée exigée », croirait-on lire à l'entrée de ces colonies de manchots, tant il est vrai que leur smoking impeccablement repassé (par des heures de lustrage buccal), leur démarche empruntée et leur dédain affecté donnent le ton d'une soirée mondaine sur la Croisette. Et les paparazzis ne manquent pas !

Skuas (labbes) : cette sale poule jalouse et revancharde éprouve un malin plaisir à terroriser les manchots, dont elle raille les ailes atrophiées ; tournoyant sournoisement au-dessus de leur colonie, elle fond soudain en piqué sur un nid, s'y engouffre brutalement et s'attable pour un quatre-heures gourmet parmi les œufs laissés sans surveillance.

Huîtriers : ce limicole possède un bec long et épais qu'il manie avec une rare habileté pour ouvrir les huîtres et autres mollusques bivalves, en faisant levier. Cependant, le gourmet demeure attentif à ce qui l'entoure – ses petits yeux comme chaussés de lunettes bariolées repèrent-ils un danger ? Aussitôt il émet un cri perçant qui suspend les agapes.

Pétrel géant : ce grand amateur de poisson ne dédaigne pas les charognes de pingouins ou de moutons qui gisent sur le rivage. Sa grande envergure et son bec doublé d'une narine tubulaire en imposent aisément aux urubus, quitte à déclencher la bagarre. Frimeur impénitent, il n'aime rien tant que voler en rase-motte en frôlant l'onde ou la grève du bout de l'aile.

Manchot royalaperçu

Gorfou doréaperçu

Gorfou sauteuraperçu

Manchot papouaperçu

Caracara australaperçu

Carnets associés

Les fiches thématiques sans ancrage local particulier ne sont pas épinglées sur la carte.

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