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Destination dominicale pour la joyeuse tribu d'Explorando : la Pampa de Achala, sommet raboté des Altas Cumbres de Córdoba. Une invitée surprise : la neige !

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Une bande de lamas baguenaude dans la poudreuse ; l'occasion pour nos acolytes de nous initier à un fameux calembour argentin : « La llama se llama llama, y cuando la llama... viene ! » {...} Manque de bol, ce sont des guanacos.

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Un aguilucho quelque peu rabat-joie demeure visiblement insensible à cet humour pourtant dévastateur ;

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boudant le photographe, il s'envole à tire-d'aile comme nous rions bruyamment de bon cœur.

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Tout aussi dépité, un poor lonesome cow-horse s'éloigne nonchalamment à l'horizon.

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Sans plus tarder, la fine équipe se met en branle, chaudement emmitouflée – cherchez l'intrus.

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Intrus, nous avons bien conscience de l'être tous, tant les hôtes de ces vastes pâturages enneigés nous scrutent d'un œil où la vigilance est mêlée de réprobation.

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Faisant profil bas, nous errons frileusement, silhouettes maigrichonnes dans l'immensité lunaire.

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En ligne de mire, ces deux colosses trapus qui bornent l'horizon : les bien-nommés Gigantes¹, figures de proue du massif des Altas Cumbres.

¹ Gigantes = géants

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Bientôt, la neige s'évanouit, et nous foulons les herbages humides de la terre ferme, dans un paysage beaucoup plus rocailleux.

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Un torrent y fraye laborieusement son cours : c'est le Río Malambo, dont nous suivons prudemment la rive caillouteuse un rien glissante.

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Lorsqu'il s'étrangle dans une gorge, nous devons contourner l'obstacle en grimpant à flanc de falaise {par un sentier pépère camouflé par le photographe}.

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Plus loin, au cœur d'un vallon verdoyant, nous rejoignons un autre torrent dénommé Río Barrancas. Un troupeau de moutons paît incognito parmi les rochers.

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L'heure du pique-nique approche, et un petit creux commence à nous titiller l'estomac. J'ai comme une envie d'asado, moi, d'un coup...

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Reportant sine die de savoureuses agapes, nous atteignons {non sans quelques acrobaties} la bouillonnante confluence des ríos Malambo et Barrancas.

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Profitant de ce point de vue romantique, on se requinque pieusement d'un beau morceau de sauciflard.

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Alors que certains s'abandonnent à une sieste méritée, d'autres ne s'accordent aucun répit et photographient les deux cascades à tire-la-Chasdaud.

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Un tri sélectif aura eu raison de la trentaine de chef-d'œuvres ainsi obtenus, tous émérites mais vaguement monotones...

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Puis nous repartons plus avant, suivant de haut le cours du Malambo, désormais sagement encaissé dans un entonnoir d'éboulis.

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Se faufilant entre les parois granitiques de la Quebrada del Malambo proprement dite, il cherche la sortie vers le Valle de Calamuchita.

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Avisant un promontoire rocheux très photogénique, surplombant la vallée, on pose fièrement devant un horizon du reste passablement bouché.

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Mais l'heure tourne et il faut songer au retour. Le ciel est plus clément qu'à l'aller, la Pampa de Achala est totalement déneigée.

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Nous en traversons les étendues détrempées à pas de géant. Sous nos semelles, des lambeaux de nuages restent collés à la moquette.

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Au terme de notre escapade, un sympathique gaucho qui rabattait son troupeau vers un corral prend aimablement congé de nous. ¡Chau amigo!