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“¡Hasta la estancia, siempre!”

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A une trentaine de kilomètres de Córdoba, voici la grosse bourgade d'Alta Gracia, villégiature un rien select au pied de la Sierra Chica.
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Côté ouest de la place centrale se dresse la rutilante Estancia jésuite. Eh oui mon brave monsieur, elle a été classée par l'Unesco !
« – Mirá vos, che ! »
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Subsides onusiens aidant, on a récemment entrepris d'en ravaler la façade – le reste de l'église attendra.
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Bien que la Compagnie de Jésus ait été expulsée des Amériques en 1767, son monogramme estampille toujours la coupole aux allures de gloriette.
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Ne résistons pas davantage à l'insoutenable suspens, et pénétrons sans plus tarder dans ce temple somptueux !
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Les subsides susnommés n'ont hélas pas encore bénéficié aux fresques intérieures... On notera le ventilateur baroque.
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Le confessionnal, en revanche, a été refait à neuf ; c'est un bon début, mais l'on ne s'y attardera pas pour autant.
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De retour sur le parvis, nous nous dirigeons à présent vers l'entrée du cloître attenant.
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Une maquette valant mieux qu'un long discours, on aura ici un aperçu général du complexe, auquel s'ajoutaient jadis plusieurs milliers d'hectares de terres.
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La galerie supérieure dessert une série de cellules, confortablement réaménagées par les repreneurs laïcs1 de l'estancia, au lendemain de l'expulsion de l'ordre.

1 Le plus célèbre d'entre eux étant Santiago de Liniers, qui y établit sa retraite en 1809 ; avant-dernier Vice-Roi du Río de la Plata, et défenseur héroïque de Buenos Aires contre les Anglais en 1806 et 1807, il fera de Córdoba le siège de la résistance royaliste suite à la révolution de mai 1810 ; battu par les troupes patriotes dans les environs de cette ville, il sera fusillé sur ordre de l'implacable Castelli.

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A proximité, la retenue d'eau qui approvisionnait l'estancia est dominée par une tour de mauvais goût, érigée en 1938 pour le 350ème anniversaire de la ville. C'est aujourd'hui le siège de l'Office de Tourisme.
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Un boulevard ombragé nous éloigne du centre-ville, orné d'un indigène statufié visiblement peu nostalgique du catéchisme des missionnaires...
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Badaudant dans les faubourgs cossus, lotis comme un front de mer basque ou deauvillais, nous allons sonner à la Villa Nydia, chez les Guevara, à l'heure du thé.
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Un jeune “Che” nous accueille au seuil de ce qui fut la maison de son enfance, de 1939 à 1943. Abandonnant l'humide Rosario, ses parents comptaient sur les vertus réputées du climat cordobais pour soigner l'asthme du petit.
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Bon nombre de souvenirs ornent les pièces de cette belle demeure bourgeoise convertie en “Museo Che Guevara” : photos de jeunesse, diplômes scolaires, livres de chevet ;
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puis il pousse des ailes à Ernesto, et le voici qui déjà se lance dans un premier voyage vers le Nord-ouest argentin, qu'il effectue avec cette bicyclette motorisée, en 1950 ;
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mais son périple le plus fameux demeure celui qu'il effectua en moto, de 1951 et 1952, tout le long de la Cordillère des Andes et au-delà ; le musée exhibe une copie conforme de sa Norton 500 cm³, baptisée La Poderosa1.

1 La Poderosa = La Puissante

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Une bannière cubaine labellise l'esprit révolutionnaire des lieux, qui reçurent en 2006 la visite de Castro et Chávez – la mémoire du Che semble entre de bonnes mains...
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...même si les avis peuvent être partagés ! Ce graffiti1 résistera-t-il au temps {ou aux convenances} ?

1 Traduction : « Ils t'ont abandonné... pour longtemps ; ils t'attaquent... encore ; ils ne t'éteindront jamais »

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